Né en 1918 à Paris dans une famille juive dont la branche paternelle originaire de Roumanie s'est rapidement enrichie dans le commerce des fourrures, Edouard Axelrad a publié en 1988 un roman, Le Jaune, inspiré de son expérience de la déportation. Il se destine à une carrière d'administrateur colonial au moment de la déclaration de guerre de 1939. Aspirant dans l'infanterie coloniale lors de l'attaque allemande de 1940, il tente, via Lisbonne, de gagner l'Angleterre, ce qui lui vaut trois mois de forteresse à Toulon avant sa démobilisation. Réfugié à Marseille en 1941, entré dans la compagnie Marat des FTP-MOI en 1942, il participe à divers attentats en tant qu'artificier puis responsable opérationnel. Arrêté en avril 1944 et torturé par la Gestapo, il est identifié comme Juif, transféré des Baumettes au camp de Drancy et déporté le 20 mai 1944 à Auschwitz. Affecté comme dessinateur au block du médecin SS Josef Mengele, puis à un kommando extérieur, il est transféré en novembre 1944 au camp de concentration de Sachsenhausen, participe à un atelier destiné à inonder l'économie britannique de fausses livres sterling, puis à des tests d'expérimentation de chaussures pour la Wehrmacht. Evacué en direction de Lübeck lors des marches de la mort, il gagne par ses propres moyens la frontière hollandaise et arrive à Paris à la mi-mai 1945. Seul son frère aîné engagé dans les forces de la France libre a survécu. Le père a succombé à un infarctus après avoir tenté de lutter contre l' « aryanisation » de sa boutique parisienne. Sa mère, Berthe Axelrad, et son frère Pierre ont été assassinés à Auschwitz.