Elie Buzyn [03:52:14]

Biographie


Né en 1929 à Lodz, d'un père industriel du textile et d'une mère engagée dans le mouvement des femmes sionistes de la WIZO, Elie Buzyn a grandi dans une famille juive pratiquante. Avant l'invasion allemande de la Pologne, il est scolarisé au lycée juif de la ville en même temps que sa sœur et son frère Abraham. En novembre 1939, Lodz est rebaptisée Litzmannstadt et incorporée au Reich. Ses synagogues sont incendiées, tandis que Chaïm Rumkowski, chef du Judenrat, le conseil juif, devient la courroie de transmission des ordres de la SS. Astreints à partir de décembre 1939 au port de l'étoile jaune cousue sur la poitrine et dans le dos, cent soixante mille Juifs sont regroupés, du 12 février à fin avril 1940, dans le quartier de BaLuty, l'un des plus pauvres de la ville. Le 7 mars 1940, Abraham Buzyn est victime du « jeudi sanglant » au cours duquel les SS abattent des dizaines de Juifs, rue Piotrkowska. Dès le 5 avril, avant même la fermeture du ghetto, Rumkowski a pris l'initiative d'ouvrir des ateliers de textile et de cuir travaillant pour les besoins du Reich. C'est comme ouvrier dans le tissage, puis dans la sellerie qu'Elie Buzyn parvient ainsi à survivre avec ses parents, jusqu'à la liquidation du ghetto en août 1944. Déporté à Auschwitz en même temps que les siens, Elie Buzyn y est affecté à des kommandos de travail, avant de survivre aux marches de la mort de janvier 1945 en direction de Buchenwald. Il fait partie de ces « enfants de Buchenwald » accueillis en France par l'OSE, pays d'adoption où il retrouve un de ses oncles, Léon Pérel, chirurgien à l'hôpital Rothschild pendant toute la durée de l'occupation allemande, auprès duquel il trouve sa vocation.